04/08/09 Essai de problématiqueQuestion fondamentale sous-jacente : qu'est-ce qu'une vérité ? Questions suivantes : quelle relation entre le réel et le vrai, quels chemins de l'un à l'autre, quels retours ? Problématique : comment un sujet, caractérisé par sa limite, peut-il connaître, et exprimer, une vérité quelconque, dans la mesure où une vérité est quelque chose qui existe indépendamment de tout sujet ? La vérité n'existe pas indépendamment de tout sujet. Elle est au contraire le propre d'un sujet. Sans un sujet, pas de vérité. Elle est forcément d'un sujet, parce qu'intellectuelle, parce que langagière. On pourrait même dire qu'elle a un caractère verbal : "Dis la vérité". La vérité, non dite, n'est pas. C'est une phrase. C'est le réel, ou le fait, qui lui, doit exister indépendamment de tout sujet. Il est le sujet – ou l'objet ? – de la vérité, son contenu, ce qu'elle désigne. La problématique se reformule alors: comment la vérité d'un sujet peut-elle désigner un contenu objectif indépendant de tout sujet ? Comment interpréter cette expérimentation quotidienne du vrai (il pleut – it's raining – die Sonne scheint) ? Quels sont les chemins quotidiens du réel au vrai ? Quelle originalité se dissimule-t-elle au coeur de la banalité ? D'ailleurs va-t-on du réel au vrai (comme Spinoza semble le faire en commençant l'Ethique par Dieu ou la substance pour aborder ensuite la connaissance), ou du vrai au réel, en fondant un réel proprement humain à partir de notre propre fonctionnement mental ? Y-a-t-il un premier entre les deux, ou simultanéité ? Le réel est-il réel avant d'être reconnu comme vrai, ou appartient-il à un autre niveau d'existence limbesque ? Il se pourrait que la vérité se soit immiscée dans sa définition même, puisqu'on peine à désigner une couche d'existence radicale qui serait parfaitement indépendante de toute description. Ce réel là fuit. Chez Spinoza, il n'y a pas de distinction entre le vrai et le réel. L'un est l'autre, sans question. C'est le parallélisme : "Ordo, et connexio idearum idem est ac ordo, et connexio rerum". Pour ma part, je ne peux concevoir cette confusion entre les deux, ni leur strict divorce, mais qu'intersection. Outre de larges ignorances, il y a, quelque part, un domaine commun. C'est là que je me situe, c'est à cela que j'appartiens. |